- Hey, Weasmoche, toujours aussi classe dans ta robe décousue et de second choix !

Je lançai un regard amusé à Blaise, je n'aurai pas dit mieux ! Nous étions à table, dans la grande salle, mangeant et buvant à foison....Enfin pas moi. Je n'avais pas faim et Goyle ainsi que Crabbe se faisait une joie de prendre ma part. Je faisais tout mon possible pour paraître normal et heureusement pour moi, mes amis n'avaient aucun talents pour déceler les maux chez les autres. Le repas fut finit, tout le monde se leva en même temps pour rejoindre ses dortoirs. Pour ma part, je pris mon temps, sortit de la salle quand il n'y avait plus personne. Je voulais être seul un moment, pour réfléchir à ce que je devais faire bientôt : Faire rentrer les mangemorts à Poudlard et tuer le directeur. Cette pensée me donna de nouveau des frissons. En serai-je capable ? Non Drago, ne reviens pas là-dessus ! Je commençai à aller un peu mieux ces derniers temps...La cause restait cependant inconnue. Je me dirigeai vers la tour nord, plus communément appeler la tour d'Astronomie. Elle dominait toutes les autres tours et culminait à...Je ne sais pas mais c'était très haut. J'aimais bien venir là, il n'y avait pratiquement jamais personne. Je m'assis sur le rebord et fixai le ciel. Les étoiles ne m'avaient jamais intéressées, c'était pour moi que de grosses boules brillantes dans le ciel...Mais depuis quelques mois, je priais la bonne étoile de m'aider. Certes, cela ne servait pas à grand chose mais l'être humain avait besoin d'une accroche fictive lors des sombres parties de sa vie. Ridiculement indispensable ! Mes yeux se porta ensuite dans le vide, je ne voyais même pas le sol. Tout serai plus simple si...Si je n'étais plus là. Pour tout vous dire, j'y avais déjà pensé, mais un lâche ne saute pas, il recule encore plus loin. Je fermai les yeux un instant, profitant du calme de la nuit, j'étais calme, sentant mon corps basculé petit à petit dans le vide, bizarrement je n'avais plus peur. Des bruits de pas me firent revenir à la réalité, mon coeur loupant un battement je faillis tombé pour de bon. Je me retins du mieux que j'ai pus et quittai rapidement le rebord pour me mettre en sécurité. Je me tournai vers l'entrée et scruta la pénombre, apercevant une silhouette non loin. J'attendis que mon rythme cardiaque revienne à la normale et dit d'une voix cassante :

- Qui est-là ?

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-Ce n'est que moi. Désolée de te déranger, je cherchais un endroit calme... je ne savais pas que tu étais là.

Mes yeux se fermèrent un instant et ma main desserra lentement ma baguette sans pour autant la lâcher. Je l'abaissai, puis rouvris les yeux, regardant la fille devant moi. Je soupirais de soulagement, pensant pendant un instant que c'était voldemort. Oui se serait complètement impossible mais en ce moment, j'étais en stress permanent. Je repris, en quelques minutes, mon air blasé en la voyant s'installer.

- Et si, je suis là...Mais tu sais, il y a pleins d'autres endroits calmes dans ce château...

Voyant qu'elle ne m'avait pas l'air très motivée à partir, je me remis sur un rebord, le plus loin d'elle. Mais c'était quoi son problème ? Était-elle une psychologue infiltrée pour des cas désespérés ? Je ne la comprenais pas ! J'ai du, sans doute, lui faire les pires crasses de sa vie mais non, elle se montrait " sympathique ". Sans lui accorder un seul regard, je me mis à fixer le vide à nouveau, replongeant dans mes pensées. Sans même m'en rendre compte, je me recroquevillai prenant mes genoux entres mes bras et posant ma tête sur ceux-ci. Je vis un petit oiseau blanc voleté non loin, et je me mis à le suivre des yeux. Qu'est-ce que j'aimerais être à sa place. Être libre, Voler, rendre des comptes à personne, sentir le vent sous les ailes, être pur et innocent... Sans le lâcher des yeux, je me mis à sourire doucement, sans même faire attention à Rachel. Je me voyais à sa place. C'était bon de se sentir bien, même si cela n'allait durer qu'un instant. L'oiseau partit au loin dans les nuages noirs. Ceux-ci me firent revenir à la réalité. Ils étaient là, je le savais, je le sentais. Ils m'observaient, me fixaient à travers ses épaisses masses grises qui grondaient non loin de là. Mon visage se ferma de nouveau, puis je descendis de mon perchoir, attrapant ma veste qui était au sol et la posant négligemment sur une de mes épaules. Je m'approchai de la porte et une fois à sa hauteur, sans la regarder, je lui dis :

- Tu ne devrais pas rester dehors...Il va pleuvoir.

J'ouvris la porte, puis m'engouffrais à l'intérieur du château. Pourquoi lui avoir dit ça ? Je ne sais pas...Je suis bizarre en ce moment, il ne fallait pas chercher...

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-Tu peux tromper tout le monde autour de toi, mais pas moi,

Je m'arrêtais au milieu de ma descente, les sourcils froncés. De quoi parlait-elle ? Je restai un instant dos à elle, essayant de reprendre une respiration normale. Et si...Et si elle savait tout ? La salle sur demande, l'armoire, les mangemorts ? Je serai foutu, torturé et mort à la prochaine "réunion". Les yeux écarquillés, je secouai doucement la tête, essayant de résonner rapidement. Il était impossible que cette fille soit au courant de tout ! Reprends toi Drago, tu as faits très attention, et il n'y a jamais eu de témoin. Elle était en train de se jouer de toi, ou bien, elle parlait d'autre chose. Je me retournai vivement vers elle, je devais en avoir le cœur net. Je me mis à la fixer froidement, et lui dit d'un ton cassant :

- De quoi parles-tu ? Que suis-je censé comprendre ?

Lentement, je montai les quelques marches qui nous séparaient, pour me poster devant elle. Les bras croisés contre mon torse, j'attendais sa réponse. Si elle savait tout, je serai obligé d'agir, rapidement... Car cette Rachel m'avait l'air forte et très intelligente et il ne fallait surtout pas la prendre à la légère...Enfin je pense. Cependant, il n’y avait peu de chance pour qu’elle soit au courant comme je l’ai expliqué plus tôt…Mais il valait être mieux prudent ! L’endroit était désert et sombre et la tension qui montait le rendait sinistre. Un bruit assourdissant vint couper le silence qui régnait, l’orage était enfin arrivé ! Je n’avais plus une minute à perdre, je devais retourner dans la salle sur demande pour voir si l’armoire marchait avec un être vivant. La panique commença à venir en moi, si j’échouais, je risquais gros ! Je tournais les talons, descendant les marches doucement pour rester le plus naturel possible. Hmm mais je suppose qu’avec elle, je n’allais pas m’en sortir ainsi…

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-Tu t'évertues à donner à tout le monde l'image d'un homme mauvais. Et tu te débrouilles bien, tout le monde s'y laisse prendre. Tout le monde est dupe... sauf moi. Ce que je ne comprend pas, c'est pourquoi tu préfères que les gens gardent cette vision négative de toi. Mais c'est ton choix et je le respecte. Toutefois n'espère pas trop que je te laisse tomber. Je suis prête à parier que tu feras tout ce qui est en ton pouvoir pour me faire croire que je me trompe, mais tu n'y arriveras pas.

Ses paroles glissaient comme de l'eau sur les plumes d'un hypogriffe, me laissant complètement indifférent. Ce genre de baratin essayant de comprendre ma psychologie n'était que foutaise et mensonge. Bien évidemment que j'étais quelqu'un de mauvais ! Je faisais parti des serpentard, mon père était un mangemort, j'avais un joli tatouage sur le bras et je devais tuer Dumbledore...Il me semble que cela était suffisant pour écarter la théorie du "gentil refoulé" ! Je continuais ma marche, jusqu'à ce que la gryffondor me pris la main...Ce fut le geste de trop. Je me retournai, la regardant avec dédain :

- Ne rejette pas la seule personne prête à te voir différemment des autres. Prête à être ton amie. Je te l'ai déjà dis, et je renouvelle mes dires, tu peux me faire confiance. Je ne suis pas ton ennemie, loin de là.

Je fronçais les sourcils, cette fille était vraiment folle ! Elle ne pouvait pas rester avec les personnes de sa maison ? Garder la tête dans ses bouquins et faire des choses de Gryffons complètement inutiles et sans intérêts ? Rachel ne pouvait pas être une fille normale ? Qui me détesterait comme tout le monde ? Non, il a fallut que ce soit un pot de colle, qui en plus d'essayer d'apprécier ma personne, me faisait la morale. Je soupirais, légèrement énervé, remontant ma manche et lui mettant mon bras avec la marque sous le nez :

- Tu vois ça ? TU VOIS ÇA ? Je te laisse faire le lien Berry ! Je te laisse méditer sur ma personne ! Je te laisse réfléchir de nouveau sur le fait que je sois quelqu'un de "gentil" car tu comprendras que tu as tort ! Maintenant, apprend à être mon ennemie, car c'est ce que nous sommes à présent !

Je profitais de son étonnement pour me faire la malle une nouvelle fois. Je rejoignis le couloir désert, les mains dans les poches. Je réfléchissais silencieusement à ce qu'il venait de se passer. Je crois que j'y étais allé un peu fort...Mais c'était le seul moyen de m'en débarrasser. Je savais qu'elle ne dira rien à personne, ce n'était pas son genre ! C'était d'ailleurs la seule qualité des Gryffondors que j'appréciais...

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Mes pas résonnèrent sur le sol pierreux du couloir, à présent désert. Je marchai d'un pas pressé jusqu'à la salle sur demande pour rejoindre l'armoire qui pourra faire passer les mangemorts lors du jour J. Je n'avais pas à me poser de question, je devais le faire pour la survie de ma mère et aussi pour ma vie. Je n'avais pas mon mot à dire, je n'avais pas à refuser, sous peine de mort. J'étais bloqué, comme un pauvre renard coincé dans un piège à loup, la patte rongée par les dents de ce monstre en fer. Mon destin était lié, tenter de briser les noeuds qui le soudaient était beaucoup trop risquer. Trop d'enjeu. Trop de peur. Peur pour ma propre vie, pour celle de ma mère. Peur du regard désapprobateur et déçu de mon père. Oui, je n'étais qu'un lâche mais vous, que feriez vous à ma place ? Mes pensées furent troublées par le bruit de pas s'approchant hâtivement vers moi. Une silhouette arriva à ma hauteur. Je ne pris même pas la peine de tourner la tête car je savais exactement qui se trouvait à mes côtés. Rachel Berry, toujours fidèle à son poste d'enquiquineuse !

-Je sais que je n'ai pas tort Drago, arrête de t'obstiner. Cette marque ne signifie rien. Elle ne fait pas de toi ce que tu es, elle ne fait que contribuer à donner plus de vérité au masque ! Tu veux être mon ennemi ? Soit. Mais moi je ne le serai pas. Je refuse d'entrer dans ton petit manège, et il ne tient qu'à toi de décider si tu veux ou non continuer ainsi. Mais garde à l'esprit que quelle que soit la situation, même lorsque tout semble jouer en ta défaveur, tu as toujours le choix. Le choix entre te battre pour être celui que tu es réellement, te battre pour être libre... Ou te soumettre à eux. Faire exactement ce qu'ils attendent de toi, devenir un pantin. Est-ce cela que tu veux être ? Un jouet ? Un simple meuble ? Dont ils se débarrasseront lorsqu'ils n'auront plus besoin de toi ? Tu n'es pas idiot tout de même. Tu sais autant que moi que j'ai raison.

Un rire faux et nerveux sortit par mes lèvres. Qu'est-ce qu'elle en savait elle si j'avais le choix ou non ? C'était bien beau tout ce que cette fille me disait mais elle ne pouvait même pas imaginer dans quelle situation je me trouvais. Acculé contre le mur, ne pouvant échapper aux mains de la mort si j'échouais ma tâche. Oui, j'acceptais donc d'être un pantin, un idiot et un soumis mais je ne voulais pas mourir. Je n'étais pas prêt. Pas prêt à fermer les yeux pour toujours. Pas prêt à affronter les ténèbres. C'était comme cela, c'était ma vision des choses et il fallait qu'elle se fasse une raison. J'obéirais, damnant mon âme, offrant ma liberté à celui qui tient ma vie entre ses mains. Je m'arrêtais brusquement, lui faisant face, mes yeux remplis de haine et de peur. J'étais à bout, je n'en pouvais plus de toute ses remises en question. Je craquais, j'implosais.

- Et tu crois que j'ai le choix ? Crachais-je avec colère, Tu crois que ça m'amuse ? Tu crois que je vais choisir la liberté pour mourir quelques jours après ? Idiot tu dis ? Oui je le suis ! Et oui je continuerais de l'être si cela me permet de vivre ! Arrête ! Arrête de t'obstiner ! Tu ne sais pas ce que je vis, ni dans quelle situation je suis ! Retourne emmerder les autres et lâche moi ! Oui, lâche moi ! Je ne t'ai rien demandé, je ne t'ai jamais demandé de m'aider ni même de m'apprécier. Je ne veux pas de ta pitié, de ta gentillesse ! Garde là pour les autres, pour ceux qui t'entourent ! Moi, j'en ai pas besoin, j'ai juste besoin d'être seul ! SEUL ! Tu comprends ?

J'avais parlé tellement fort que lorsque j'eus finis ma phrase, le silence qui s'installait était devenu gênant, voir de trop. Je fermais les yeux un instant, secouant doucement la tête pour me calmer. Me mettre dans cet état là ne me servait à rien, cela me rendait plus faible qu'autre chose. Je me passais une main sur le visage, avant de la fixer à nouveau, sans émotion, juste froidement. Je repris ma route, sans rien ajouter d'autre, écoutant juste mes pas résonnants une nouvelle fois sur le sol du couloir...

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